82e Mostra de Venise : le cinéma américain et les enjeux politiques sur le tapis rouge

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82e Mostra de Venise : le cinéma américain et les enjeux politiques sur le tapis rouge

vendredi 29 août 2025

La 82e édition du festival de Venise s’apprête à ouvrir ses portes mercredi, promettant une rentrée cinématographique riche en œuvres à la fois artistiques et engagées. Parmi les thèmes forts, un film évoquant la mort d’une petite fille à Gaza et une chronique sur l’ascension de Vladimir Poutine au sommet du pouvoir marquent cette édition.

Comme le veut la tradition, la Mostra de Venise déroule également le tapis rouge au cinéma américain. Hollywood sera à l’honneur avec des stars attendues dès les premiers jours, telles que George Clooney, Emma Stone ou Julia Roberts. Dwayne Johnson, alias "The Rock", fera également sensation dans The Smashing Machine, où il incarne un combattant de MMA en lutte contre ses addictions, avec une transformation physique notable pour un rôle potentiellement oscarisable.

Le festival marque aussi le retour de réalisateurs américains tels que Gus Van Sant et Kathryn Bigelow, absents des écrans depuis sept ans. Mais c’est le film italien La Grazia, signé Paolo Sorrentino, qui ouvrira officiellement la compétition mercredi soir. Le réalisateur retrouve son acteur fétiche Toni Servillo, signataire d’une lettre ouverte incitant la Mostra à adopter une position claire face aux actions d’Israël à Gaza. La lettre, portée par le collectif Venice4Palestine et soutenue par de grands noms du cinéma italien et international, a suscité des réactions et des attentes.

Pour sa part, Alberto Barbera, directeur artistique du festival, a rappelé que "la Mostra de Venise n’est évidemment pas enfermée dans une bulle" tout en précisant que la Biennale ne prend pas de positions politiques directes, privilégiant le dialogue et la discussion culturelle. Néanmoins, une manifestation de soutien à la Palestine est prévue samedi sur le Lido, tandis que le 3 septembre, la projection en compétition officielle de The Voice of Hind Rajab de Kaouther Ben Hania devrait fortement marquer le public. Le film raconte le tragique destin d’une fillette de six ans tuée avec plusieurs membres de sa famille à Gaza en janvier 2024, et s’appuie sur les enregistrements de ses appels à l’aide qui avaient ému le monde entier.

Autre temps fort très attendu : Le Mage du Kremlin, d’Olivier Assayas, adapté du livre de Giuliano da Empoli et interprété par Jude Law dans le rôle de Vladimir Poutine. Le film propose une immersion dans l’ascension du dirigeant russe vue par l’un de ses conseillers proches.

À la différence de Cannes, Venise accorde également une place importante aux productions de plateformes, avec trois films Netflix en lice pour le Lion d’Or : Frankenstein de Guillermo del Toro, Jay Kelly de Noah Baumbach et A House of Dynamite de Kathryn Bigelow.

Cette édition apparaît cependant moins internationale, aucun film sud-américain n’étant en compétition. "Le Brésil sort de quatre années de dictature sous Bolsonaro, qui a marginalisé le cinéma d’auteur, et la situation est similaire en Argentine, où le gouvernement de Milei a coupé les financements", déplore Alberto Barbera, soulignant un contexte difficile pour le cinéma mondial.

Le festival, qui se tiendra jusqu’au 6 septembre, s’annonce ainsi à la fois glamour et engagé, mêlant grandes stars hollywoodiennes et films porteurs de messages politiques puissants.

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