On a déjà hâte de s’asseoir dans le noir pour découvrir ce que ces histoires ont à nous raconter... Cette année, plus que jamais, le cinéma marocain sera à l’honneur à Marrakech : en tout, quinze films, signés par des réalisateurs confirmés ou de nouvelles voix, qui viendront animer la sélection officielle. Un excellent cru.
Dans la compétition officielle, c’est Derrière les palmiers (Behind the Palm Trees) de Meryem Benm’Barek, qui représentera le Maroc. Coproduction entre la France, le Maroc, la Belgique et le Royaume-Uni, le film explore, à travers un thriller psychologique, les rapports de classe et de pouvoir hérités du passé colonial. Déjà soutenue par les Ateliers de l’Atlas, et six ans après Sofia, la réalisatrice retrouve ici un cinéma d’introspection et de tension sociale.
En séance de Gala, on découvrira également Rue Málaga de Maryam Touzani. Le film suit le destin d’une femme de la communauté espagnole de Tanger, incarnée par Carmen Maura, dans une œuvre qui promet de conjuguer mémoire, identité et transmission.
Panorama du cinéma marocain
Comme chaque année, le Panorama du cinéma marocain propose une belle traversée du pays avec six films, six propositions singulières, qui témoignent d’un cinéma en mouvement, entre quête intime et réflexion sociale.
Au cœur de cette sélection, Mira de Nour-Eddine Lakhmari s’annonce comme l’un des titres phares. Le film raconte l’histoire d’une jeune fille de 13 ans, orpheline et élevée dans un village reculé du Moyen Atlas. Confrontée à des traditions rigides qui l’étouffent, Mira rêve d’émancipation. Entre la bienveillance de sa grand-mère Zineb et le soutien de son enseignante Lamiae, femme éclairée et progressiste, elle trouve son refuge dans la nature, le seul espace où elle peut respirer, imaginer et s’évader. À travers ce long métrage, le réalisateur signe une réflexion subtile sur la condition féminine et la quête de liberté dans une société profondément marquée par le conservatisme.
Autre moment attendu, Autisto de Jérôme Cohen-Olivar, porté par Loubna Abidar, aborde le quotidien d’une mère et de son fils autiste. Un film sensible sur la différence, l’amour et la résilience, qui devrait toucher par son approche à la fois réaliste et poétique.
La sélection se complète de Cinq Regards de Karim Debbagh (première mondiale), un documentaire qui rend hommage à Tanger à travers les yeux d’artistes et d’écrivains, tels que Paul Bowles, Mohamed Choukri ou Mohamed Mrabet, et de Les Fourmis de Yassine Fennane, un drame poignant offre une perspective nuancée et humaine sur des parcours migratoires souvent invisibles, incarné par Nadia Kounda et Hicham Slaoui.
Deux autres films enrichissent ce panorama : Mauvais Temps de Madane El Ghazouani, chronique sociale sur les tensions du quotidien marocain, et Porte Bagage d’Abdelkarim El-Fassi, en première internationale.
Et aussi…
Dans la section Horizons, le documentaire Fatna, une femme nommée Rachid de Hélène Harder sera présenté en première mondiale. Le film dresse le portrait de la militante Fatna El Bouih, ancienne prisonnière politique, à travers un récit qui mêle témoignage et mémoire collective.
Cerise sur le gâteau, la section 11ᵉ Continent, dédiée à un cinéma d’expérimentation et de patrimoine, présentera la version restaurée du film Mirage (1980) d’Ahmed Bouanani. Chef-d’œuvre rare du cinéma marocain, ce long métrage retrouve la salle dans une copie restaurée, près de 45 ans après sa sortie, offrant une occasion précieuse de (re)découvrir l’un des jalons majeurs de la cinématographie nationale.
K.G.
Abonnez-vous à notre newsletter
© Cinenews . All rights reserved 3wmedia.ma