Tourné en partie dans les studios de Ouarzazate, le dernier film de Ridley Scott, « Gladiator II », est sorti en salles ce mercredi 13 novembre, en avant-première mondiale, en présence des médias et de l’équipe de Dunes Films, l’entreprise marocaine productrice exécutive du projet.
La presse marocaine a eu le privilège, ce mercredi 13 décembre dans la matinée, au Megarama de Casablanca, de découvrir en avant-première, le tant attendu « Gladiator II » de Ridley Scott, suite du Gladiator de 2000, qui met cette fois en vedette Paul Mescal, Pedro Pascal et Denzel Washington dans un récit de vengeance et de pouvoir se déroulant dans la Rome antique. Tourné en partie au Maroc, Gladiator 2 raconte l'histoire de Lucius qui, des années après avoir été témoin de la mort de Maximus aux mains de son oncle, doit entrer dans le Colisée pour reconquérir sa patrie. Des décors époustouflants, des vedettes qui crèvent l’écran, un scénario qui nous tient en haleine jusqu’au bout, et surtout une production parmi les plus colossale de l’histoire du cinéma.
Le Maroc, terre de tournage et d’expertise cinématographique
Particulièrement fière et émue, l’équipe marocaine de production exécutive découvre en même temps que les médias le fruit de son travail, soudée comme une famille autour de Jimmy Abounouom, co-producteur du film et fondateur de Dunes Films. Elle nous révèle les coulisses de ce tournage exceptionnel, d’un budget global estimé à environ 300 millions de dollars. Sana El Kilali, Productrice Exécutive chez Dune Films, parle de « chiffres jamais vus au Maroc ». Des chiffres qui donnent en effet le vertige : près de 4000 personnes mobilisées sur le tournage, dont 3200 au Maroc, quelques 500 figurants, des centaines de cascadeurs et cavaliers marocains, 160 personnes à la coiffure et au maquillage, une centaine aux costumes, des décors grandioses qui reconstituent, dans les studios de Ouarzazate, l’Arène de Rome, la ville et le port de Carthage.
Le générique de fin, d’une longueur inédite, défile sous yeux les noms et métiers qui donnent la mesure de la place essentielle du Royaume dans l’industrie cinématographique mondiale et de l’expertise de nos professionnels. Et ce, dans la quasi-totalité des métiers. « Les techniciens du cinéma au Maroc sont réputés de très haut niveau et n’ont rien à envier aux internationaux, qu’ils peuvent parfois même dépasser », affirme Zineb El Idrissi Mendili, superviseur des costumes. « Mon travail, ainsi que celui de mon équipe marocaine a été récompensé lorsque la costume designer britanique, Janty Yates, a constaté que tout le travail préparatoire avait été effectué de manière professionnelle, exactement comme elle l'espérait ».
Le cinéma, un véritable soft power du Maroc
Pour Jimmy Abounouom, qui cumule plus de 30 ans dans le cinéma, de l’acting à la réalisation et la production, Gladiator II, est certainement le plus grand projet jamais réalisé au Maroc. « Notre réputation à l’international n’est plus à démontrer. Pour les co-productions étrangères indépendantes, celles qui ne sont pas financées par l’état et non soumises à un quota de techniciens marocains, on nous demande aujourd’hui uniquement les postes à faire venir de l’étranger, comme les réalisateurs, les chefs opérateurs ou les chefs décorateurs. Toutes les autres compétences sont là, et un technicien marocain sera considéré au même titre qu’un technicien étranger. »
« Les compétences marocaines sont aujourd’hui reconnues, souligne également la Productrice Exécutive Sana El Kilali. On le voit dans le nombre d’équipes étrangères qui se réduisent progressivement sur les tournages internationaux, y compris hollywoodiens. Les grands réalisateurs trouvent ici au Maroc des compétences qui s’exercent selon les standards internationaux. Cela, on le doit à la qualité des écoles et instituts de formation spécialisés dans l’industrie cinématographique comme l’ESMA ou l’ESAV de Marrakech. Cela réduit les coûts de production et renforce l’attractivité du Maroc ».
À l’école des grands noms du cinéma
Collaborer avec des grands noms du cinéma est aussi une grande école pour les professionnels marocains, comme le souligne Mariam Lee Abounouom, superviseure coiffure, qui a eu le privilège de travailler aux côtés de professionnelles exceptionnelles comme Marcelle Genovese et Chantal Busuttil. « Leur mentorat a non seulement élargi mes compétences techniques en maquillage et coiffure, mais a aussi enrichi ma compréhension des dynamiques professionnelles et personnelles qui sont à l'origine des collaborations réussies. Travailler sur “Gladiator 2” a ravivé ma passion pour cet art, confie-t-elle. C’était un privilège de faire partie d’une équipe aussi extraordinaire, et cette expérience a renforcé mon amour pour la nature collaborative du cinéma. »
Last but no least, Jimmy Abounouom, avec son riche parcours qui en fait une figure respectée dans les secteurs créatif et de production cinématographique marocaine, souligne également cette synergie créative entre talents marocains et internationaux. « Ridley Scott est bien plus qu'un réalisateur avec qui j'ai eu le privilège de collaborer au fil des années. C'est un visionnaire, un mentor qui m'a appris l'importance du détail, le respect des personnages et, surtout, l'art de raconter des histoires qui transcendent le temps. Participer à “Gladiator II” n'a pas été seulement un défi professionnel ; cela a été un voyage profondément personnel. Un retour aux racines avec un réalisateur qui a marqué chaque étape de ma carrière. Ce projet est une déclaration d'amour au cinéma, un hommage à tous ceux qui rêvent, qui osent et qui transforment ces rêves en réalité ».
Dans cette belle aventure cinématographique nationale, l’attachement personnel de Ridley Scott pour le Maroc a fait le reste. « Revenir ici pour tourner Gladiator II, a-t-il affirmé, était bien plus qu’un simple choix de décor – c’était une évidence, un retour vers un lieu qui m’inspire profondément. Je suis honoré de pouvoir célébrer, à travers ce film, tout ce que le Maroc a à offrir au monde du cinéma ». K.G.
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