Cinenews N° 108

« FEZ SUMMER’ 55 » CETTE ANNÉE-LÀ...

2024-02-07

vu et approuve « FEZ SUMMER’ 55 » CETTE ANNÉE-LÀ... rh voir et à revoir, ce film à la fois captivant et émouvant du réalisateur Abdelhay Laraki, sorti en salles nationales le 11 janvier 2024, date anniversaire de la signature du Manifeste de l’indépendance. Si Abdelhay Laraki a fait œuvre utile, dans son dernier opus « Fez Summer’ 55 », en revenant sur une période importante de notre histoire nationale, il offre aussi, et avec bonheur, un rare moment de cinéma. Sur les toits de la médina de Fès, sa ville natale, et sur fond de lutte contre l’occupation, « Fez Summer’ 55 », nous fait revivre les derniers mois du Maroc sous Protectorat français, un Maroc qui se bat pour le retour du Sultan Mohamed Ben Youssef et pour son Indépendance. Mais « Fez Summer’ 55 », c’est aussi la très jolie histoire d’un jeune garçon, Kamal, 11 ans, confronté à la fois aux événements qui secouent le pays, et à ses premiers émois amoureux pour Aïcha, sa voisine de terrasse, engagée dans la résistance avec les étudiants-résistants d’Al Quaraouiyine. Comme dans un conte, c’est à travers le regard innocent de ce gamin amoureux que le souvenir partagé de notre histoire commune nous est rendu, dans une subtile partition de très belles images et de fortes émotions. À force d’épier la belle Aïcha et de l’escorter dans les dédales de la médina, le petit Kamal, si habile à escalader les toits de Fès, finit par se joindre à elle et ses camarades et à devenir lui aussi un fier « mouqawim ». Bien que l’heure soit à la guerre, cela n’empêche nullement la caméra d'Abdelhay Laraki de nous combler de magnifiques images de cette médina sublimée qui vibre au son strident des youyous des femmes, comme aux chansons d’Asmahane, qui dissimule des amours secrètes, qui fleure bon les parfums subtils des jardins andalous et du thé à la menthe, tout en luttant impitoyablement pour sa libération. Les adjectifs manquent pour qualifier ce film qui nous réconcilie définitivement avec notre cinéma marocain. Du scénario à la mise en scène, de l’interprétation aux décors et aux costumes, et surtout grâce à cette éblouissante photographie, l’esthétique de « Fez Summer’ 55 » et son impact émotionnel fusionnent admirablement, pour un très bon moment de cinéma. Keltoum GHAZALI

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