« L’Automne des Pommiers » réalisé par Mohamed Mouftakir, est bien plus qu’un film : c’est une œuvre cinématographique d’une rare beauté, un poème visuel qui transcende les mots pour toucher au cœur. Lauréat du Grand Prix au Festival National du Film de Tanger en 2020, ce chef-d’œuvre marque la dernière apparition de l’immense Naïma Lemcherki, à qui il rend un hommage émouvant et subtil.
« L’Automne des Pommiers », c’est l’histoire brève d’un jeune enfant de dix ans, Slimane, en quête d’identité, car il n’a jamais connu sa mère disparue mystérieusement, renié par son père qui pense que le petit est «le fruit d’un péché». Avec ce scénario minimaliste, le film laisse toute la place à l’image, à l’émotion pure, au jeu d’acteurs d’une justesse bouleversante.
Mouftakir déploie ici tout son talent en orchestrant une fusion magistrale entre la tragédie et la beauté, transformant chaque scène en une émotion pure et saisissante. Chaque plan est une peinture vivante, baignée de lumières automnales qui enveloppent l’histoire d’une mélancolie douce et poignante. Fatima Khair, Saâd Tsouli, comme le jeune Anas Bajoudi, qui interprète Slimane, livrent des performances remarquables, incarnant avec finesse des personnages pris entre le poids du passé et la quête de réconciliation.
Le film s’articule autour d’un vieux pommier, témoin silencieux du temps qui passe, symbole puissant de la mémoire et des liens intergénérationnels. Peu de dialogues, peu d’explications : tout passe par le regard, le silence, la nature omniprésente, offrant une expérience cinématographique captivante.
Avec « L’Automne des Pommiers », Mohamed Mouftakir signe une œuvre magistrale, où chaque image parle d’elle-même, où chaque émotion est à fleur de peau. Un film à voir aussi, car il marque le dernier éclat de lumière pour Naïma Lemcherki, dont l’aura continuera de briller à travers cette ode à la mémoire et à l’héritage humain. K.G.
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