« Fatna, une femme nommée Rachid » : un documentaire puissant dévoilé au FIFM

Le Festival International du Film de Marrakech a accueilli, en première mondiale, Fatna, une femme nommée Rachid, un documentaire signé Hélène Harder qui retrace le parcours exceptionnel de Fatna El Bouih, figure emblématique des années de plomb au Maroc et militante infatigable pour les droits humains. Présenté dans la section « Horizons », le film a marqué les spectateurs par sa force émotionnelle et sa richesse historique.

Portrait intime d’une résistante

Dans ce long documentaire, la réalisatrice suit Fatna aujourd’hui, à 67 ans, au cœur de ses engagements : accompagnement de femmes survivantes de la prison syrienne de Saidnaya, défense des droits des détenues, ou encore organisation d’un festival de cinéma pour les mineurs incarcérés. À travers ses trajets dans Casablanca, le film révèle une femme dont le combat n’a jamais cessé malgré les blessures profondes du passé.

L’une des grandes forces du film tient dans son usage méticuleux de documents d’archives, restaurés notamment par la Cinémathèque Marocaine. Ces images, mêlées à des prises de vues contemporaines, créent un pont sensible entre l’histoire collective du Maroc et le parcours personnel de Fatna. La voix off - écrite par Fatna elle-même avec Hélène Harder - tisse un récit empreint de lucidité, de douleur mais aussi d’espérance.

Un hommage à la mémoire féminine

La projection du film à Marrakech fait plus que mettre en lumière un destin singulier : elle rappelle l’importance de préserver et de transmettre la mémoire des femmes qui ont façonné l’histoire. Le documentaire se pose ainsi comme un témoignage essentiel, visant à inspirer les générations futures et à mieux comprendre les résistances individuelles ayant contribué à l’évolution de la société marocaine.

Après Marrakech, Fatna, une femme nommée Rachid poursuivra son parcours en festival. Il a été projeté en clôture du Cinemamed de Bruxelles le 5 décembre, marquant sa première européenne. Une trajectoire qui souligne la portée universelle du film et l’intérêt international pour cette page de l’histoire marocaine racontée avec sensibilité et précision.