La cinquième édition du Red Sea International Film Festival (RSIFF), qui se tient jusqu’ au 13 décembre 2025 dans le quartier historique d’Al Balad à Djeddah, met cette année à l’honneur la vitalité du cinéma nord-africain. Deux films marocains, deux œuvres algériennes et une projection spéciale venue de Tunisie composent une sélection qui témoigne de la richesse narrative et esthétique de la région.
Deux films marocains qui subliment le format court
Le Maroc est représenté par deux courts-métrages sensibles et intimistes : With The Wind d’Ines Lehaire et Quo Vadis Meryem! de Amine Zeriouh.
Le premier suit un fleuriste âgé qui, à la veille de fermer sa boutique, entreprend une dernière tournée de distribution de fleurs, réveillant une émotion longtemps enfouie. Le second explore les retrouvailles fragiles d’un couple confronté à la brièveté de la vie et au poids des souvenirs partagés. Ces deux œuvres démontrent toute la puissance expressive du court-métrage lorsqu’il s’attache à l’essentiel.
L’Algérie entre drames intimes et tensions invisibles
Du côté algérien, El’Sardines de Zoulikha Tahar offre un regard poignant sur la pression familiale et sociale vécue par une jeune femme en quête d’émancipation. Roqia de Yanis Koussim, quant à lui, navigue entre passé et présent, amnésie et croyances, dans un récit mystérieux où un homme tente de comprendre les zones d’ombre de son histoire. Ces deux films se distinguent par leur capacité à interroger la mémoire, les liens familiaux et la charge émotionnelle des non-dits.
La Tunisie bouleverse avec Kaouther Ben Hania
Moment fort de cette édition : la projection spéciale de The Voice of Hind Rajab, signée Kaouther Ben Hania, réalisatrice tunisienne nommée aux Oscars. Le film, présenté pour la première fois en Arabie saoudite, retrace les dernières heures de Hind Rajab, fillette palestinienne de six ans tuée à Gaza. En mêlant documentaire et fiction, Ben Hania livre une œuvre déchirante, d’un courage politique rare, qui dépasse les frontières du cinéma pour devenir un acte de mémoire et de résistance. L’émotion brute qu’il provoque en fait l’un des films les plus marquants de l’année.
Avec cette sélection nord-africaine forte et variée, le RSIFF réaffirme son rôle d’espace de dialogue et de circulation des récits. Depuis sa création, le festival s’est imposé comme l’une des grandes plateformes régionales du cinéma mondial, accueillant avant-premières, rétrospectives, masterclasses et rencontres professionnelles dans un cadre unique, au cœur d’un site classé au patrimoine mondial de l’UNESCO.
En donnant une visibilité internationale à ces voix nord-africaines, l’édition 2025 confirme l’importance d’un cinéma ancré dans sa culture, mais dont les histoires résonnent bien au-delà de ses frontières.
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