Le Festival du Cinéma Africain de Tarifa et Tanger (Tarifa et Tanger) revient du 23 au 31 mai pour une 22ᵉ édition placée sous le signe de la diversité, du dialogue entre les continents et de l’avant-garde cinématographique.
Véritable passerelle culturelle entre l’Europe et l’Afrique, le FCAT continue de tisser des liens forts entre les deux rives du Détroit de Gibraltar, avec des projections à Tarifa (Espagne) et à Tanger (Maroc), où le cinéma Alcázar accueillera de nouveau le public marocain.
Un cinéma engagé et pluriel en ouverture et en compétition
Le festival s’ouvrira simultanément dans les deux villes avec Samia, un film somalien qui donne le ton d’une programmation tournée vers les grands enjeux contemporains et les nouvelles voix du continent.
Dans sa section Hipermetropía, le FCAT présente douze longs métrages de fiction et de non-fiction, venant de toute l’Afrique et de la diaspora. On y découvre un cinéma d’auteur dense et audacieux, abordant des thèmes tels que les conflits sociaux, l’exil, la mémoire postcoloniale, l’émancipation ou encore l’identité afrodescendante.
Parmi les films en lice, citons :
La mer au loin du Marocain Said Hamich Benlarbi, chronique sensible sur les rêves d’ailleurs,
Les Enfants Rouges du Tunisien Lotfi Achour, coproduction multinationale aux résonances politiques fortes,
The Village Next To Paradise de Mo Harawe (Somalie), regard poétique sur l’aspiration à une vie meilleure,
L’Arbre de l’Authenticité de Sammy Baloji (RDC), film-réflexion sur les racines et la mémoire,
ou encore Seeds, œuvre afro-américaine de Brittany Shyne, qui explore la transmission et les liens intergénérationnels.
Les œuvres en compétition viennent du Maghreb à l’Afrique australe, en passant par le Cap-Vert, le Soudan ou encore le Rwanda, dans une cartographie cinématographique inédite et passionnante. Six de ces films seront projetés pour la première fois en Espagne.
Courts-métrages et jeunes talents à l’honneur
La section En Breve, dédiée aux courts-métrages, mettra en lumière 13 films inédits venus d’Afrique et de la diaspora. Ce volet témoigne d’un renouvellement générationnel prometteur. Les œuvres sélectionnées viennent d’Algérie, du Maroc, de la Tunisie, de la Mauritanie, du Cap-Vert, de l'Éthiopie, de l’île Maurice, de la Réunion, mais aussi de Haïti, du Canada et de l’Afrique du Sud. Les sujets abordés – corruption, écologie, abus, luttes sociales – s’expriment à travers une grande variété de genres, du drame à la comédie.
Focus : la Corne de l’Afrique en rétrospective
La rétrospective de cette édition, "Ecos del Cuerno", est dédiée à la Corne de l’Afrique. Cette section rend hommage à la richesse cinématographique de pays comme l'Éthiopie, la Somalie, l’Érythrée et Djibouti, souvent absents des radars malgré une histoire et un imaginaire puissants.
Parmi les temps forts de cette programmation :
Faya Dayi (2021) de Jessica Bechir, réalisatrice éthiopienne-mexicaine et membre du jury cette année,
ainsi qu’un focus sur Haile Gerima, figure historique du cinéma africain engagé.
La sélection met aussi à l'honneur les nouvelles voix issues de cette région, dont Mo Harawe ou Khadar Ayderus Ahmed (The Gravedigger’s Wife), désormais figures incontournables des grands festivals internationaux.
Avec cette 22ᵉ édition, le FCAT confirme son rôle essentiel de tremplin et de révélateur pour les cinémas africains, qu’ils soient produits au cœur du continent ou par les diasporas. Une programmation qui invite à voir l’Afrique dans toute sa pluralité, à travers les regards de celles et ceux qui la racontent avec passion, lucidité et talent.
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