Sous les applaudissements du public et l’admiration des critiques, "Triple A", réalisé par Jihane El Bahhar, poursuit son parcours impressionnant dans les salles de cinéma marocaines, avec plus de dix semaines de projection continue. Un exploit notable pour une œuvre mêlant drame et comédie noire, surtout dans un contexte où la concurrence des productions étrangères et les changements dans les habitudes de visionnage rendent les succès locaux plus rares.
"Triple A" raconte l’histoire de trois personnages vivant en marge de la société, qui luttent pour réaliser leurs rêves dans un contexte de précarité sociale. Le film, à la fois dramatique et empreint d’humour noir, aborde des thèmes sociaux poignants tout en offrant une approche subtile et émotive. Les histoires d'amour des protagonistes, issus de milieux marginalisés, se croisent de manière inattendue, apportant une profondeur émotionnelle au récit.
Le film s'appuie sur un casting talentueux composé de Majdouline Idrissi, Aziz Dadas, Hind Benjebbara, Khalil Oubaaqi, Fatima Zahra Bennacer, et Abdelatif Chouqi, entre autres. Leur performance exceptionnelle a largement contribué à la crédibilité et à l'impact du film.
Le film a reçu des éloges unanimes pour son écriture intelligente et sa mise en scène précise. Les critiques ont salué la capacité de Jihane El Bahhar à rendre chaque scène vivante et crédible, tout en abordant des sujets sensibles avec une délicatesse artistique. Les performances des acteurs, en particulier celles de Majdouline Idrissi et Khalil Oubaaqi, ont été particulièrement remarquées pour leur intensité émotionnelle et leur profondeur.
Lors de sa sortie, Jihane El Bahhar et l’ensemble de l’équipe ont exprimé leur gratitude envers le public marocain qui a soutenu le film, soulignant que ce succès était une reconnaissance du travail acharné de toute l’équipe.
"Triple A" a également brillé sur la scène internationale, remportant plusieurs prix prestigieux. Lors de la 24ème édition du Festival National du Film de Tanger, Majdouline Idrissi a décroché le prix de la deuxième meilleure interprétation féminine, et Khalil Oubaaqi celui du meilleur rôle masculin. La réalisatrice, quant à elle, a été récompensée pour le meilleur scénario, qu’elle a coécrit avec Nadia Kamali.
Le film a également été sélectionné dans plusieurs festivals internationaux, dont le Festival du Film Méditerranéen d’Alexandrie et le Festival de Cinéma de Femmes de Salé, où il a remporté des prix pour sa défense de la cause des femmes. Il a également été honoré au Festival International du Film de Soho (USA) et au Festival du Film Maghrébin d’Arleem (Pays-Bas), entre autres.
Le film a aussi été salué par des critiques de renom. Mohammed Bakrim, critique de cinéma marocain, a souligné la capacité de Jihane El Bahhar à capturer la réalité brute de la pauvreté, tout en utilisant la comédie pour dénoncer les inégalités sociales. Pour lui, "Triple A" s'inscrit dans la lignée des grandes comédies sociales, notamment celles de Pasolini.
La critique américaine Sheena Oberoi a quant à elle salué la maîtrise de la réalisatrice, soulignant l’émotion transmise par les personnages et l’habileté avec laquelle le film reflète des réalités souvent ignorées.
"Triple A" ne se contente pas d’être un film : c’est une véritable expérience humaine qui plonge dans la vie de ceux qui luttent en silence. Avec son approche réaliste et son message universel, il offre une réflexion profonde sur les inégalités sociales, les rêves inaccessibles et les relations humaines.
Pour ceux qui n'ont pas encore eu l'occasion de le voir, "Triple A" est un film à découvrir absolument, une œuvre qui dépasse les frontières du cinéma pour toucher l’âme et ouvrir les yeux sur des réalités souvent cachées.
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