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«Pour la cause», est votre nouveau film
qui sera projeté à partir du 1er janvier
à Casablanca, parlez-nous de cette
nouvelle expérience ?
En 1972, je comptais traverser l’Autriche
pour arriver en Tchécoslovaquie, un
passage du monde capitaliste vers le
monde communiste, et j’ai subi la même
chose que le héros du film Pour La Cause.
Ce rejet était dû à des raisons vraiment
absurdes. Et donc, j’ai décidé de faire de
mon expérience un sujet du film, mais en
traitant le sujet de la cause palestinienne.
Ce film est une conception d’un vécu réel.

Vous avez abordé dans votre film la
question de la tragédie palestinienne,
est ce qu’on peut le considérer comme
un message aux décideurs de la scène
politique internationale ? Le réalisateur Hassan Benjelloun
Je n’aime pas le qualifier de message,
mais plutôt d’un signal d’alarme suite à
l’oubli de cette cause qui est devenue une Je remarquais aussi qu’ils étaient
problématique secondaire dépassée pour vraiment conscients de la situation de la
la plupart. Le but était remettre le débat Palestine et que la cause est l’une de leur
sur scène pour éveiller encore une fois la préoccupation.
conscience des arabes.
Quelle leçon tirez-vous de cette
Sur quels critères vous vous êtes basé aventure cinématographique ?
pour le choix de votre casting ? C’est une nouvelle aventure, où j’ai
Je me suis basé sur la crédibilité, et j’ai appris énormément de choses, où j’ai
choisi des personnes très adaptées à vécu de nouvelles expériences et où
leurs rôles. J’ai donc choisi un palestinien j’ai ressenti de nombreux et différents
de Jérusalem, qui est conscient de la sentiments... C’était un réel plaisir pour
situation et de la cause palestinienne, et moi, cet apprentissage et cette formation
j’ai également sélectionné une française continue me servent énormément. Avant
de confession juive et d’origine marocaine. le lancement, j’avais vraiment peur et je
Elle ressemble vraiment au personnage paniquais, puisqu’on traite d’un sujet
du film. Le but était de choisir des très sensible qu’est la cause mais avec
acteurs professionnels qui ressemblaient un brin de comédie, une autre façon
vraiment aux personnages que j’avais pour traiter ce sujet qui nous tient tous
imaginés. à cœur.

Est-ce que votre film met en exergue Une dernière question, comment
l’attitude humaniste du citoyen jugez-vous la qualité des productions
marocain envers tout ce qui est cinématographiques marocaines de ces
palestinien ? 5 dernières années ?
En partant de l’optique que le palestinien Je suis fier et déçu en même temps. Je
a et aura toujours une place spéciale chez constate que ces derniers temps, il y a un
les marocains, les arabes, et même chez les effort fourni par les jeunes qui prennent
européens, et en présentant un palestinien vraiment la relève comme le prouve
aux marocains, je voulais vraiment la présence des films marocains dans
voir comment ces derniers allaient se de nombreux festivals, ce qui me fait
comporter. Même quand je fréquentais vraiment plaisir. Mais ce qui est décevant
des lieux publics avec Ramzi MAKDISI, c’est que le public marocain a perdu son
le héros du film, je constatais que les côté cinéphile, et que sa compréhension
gens se comportaient avec bienveillance. du cinéma s’est altérée.

Cinenews Décembre - Janvier 2020