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DANS L’ŒIL DE LA CAMÉRA







        Londres, dans des grands musées
        d’art contemporain, puisque ce film
        était à la lisière entre le cinéma et
        l’art contemporain. Ce que j’aime
        maintenant, c’est d’essayer de
        trouver ce fameux équilibre entre
        une histoire bien construite, une
        scène bien écrite, bien préparée,
        des acteurs qui savent ce qu’ils
        vont faire, une déco qui est prête,
        un découpage technique qui
        est prêt dans ma tête, tout en
        me confrontant à la réalité du
        tournage. Je n’hésite pas à changer
        des choses que j’avais faites. Je
        me permets d’improviser dans
        un cadre. Lorsque cette structure
        est définie, là je peux changer et
        bouger des choses.

        Dans “Fissures”, le personnage
        principal féminin est une
        jeune brésilienne. “Abdelinho”
        gravite aussi autour de
        la culture brésilienne.
        Possédez-vous une connexion
        particulière avec ce pays ?
        J’aime beaucoup le Brésil. Mais, le
        fait que Marcela ait été brésilienne
        n’était qu’un hasard. J’aime
        la culture brésilienne, comme
        j’aime la culture sénégalaise, la
        culture américaine… J’aime les
        cultures de tous les pays, et j’aime
        les musiques et les cinémas de
        tous les pays. J’aime beaucoup la
        musique brésilienne, notamment
        la Bossa-Nova et la Samba. Après,   Pourquoi le Brésil ? Parce qu’il
        je ne suis pas fasciné par le Brésil.   représente, dans l’inconscient
        C’est Abdelinho qui l’est. Moi, j’ai   collectif et l’imaginaire, le rêve,
        écrit le film d’un personnage qui   le carnaval, la danse, la samba,
        est obsédé par le Brésil donc je   le bonheur, la liberté du corps.
        me suis forcément intéressé à la   Et comme la liberté du corps est
        culture brésilienne, dont j’avais   un sujet qui est important ici, au
        déjà quelques connaissances. Mais,   Maroc, encore plus quand on est
        ça aurait pu être le Mexique ou les   une femme, j’ai choisi un pays où
        États-Unis. Ce qui m’intéressait en   le personnage pouvait se projeter.
        fait dans l’écriture d’Abdelinho,   Le Brésil, pour Abdelinho, c’est un
        c’est que c’est un personnage qui   peu son véhicule vers le rêve, un
        habite dans une petite ville, qui a   symbole, une métaphore.
        un travail qui n’est pas terrible, à la
        « mou9ata3a ». Il colle des timbres,   Quelles ont été les évidences dans
        il a une mère complètement folle   la réalisation d’« Abdelinho » ?
        qui veut qu’il se marie, et il a besoin   Je voulais avoir un film joyeux
        de trouver une échappatoire.    et coloré. Dans toute la direction
        Cette échappatoire, c’est le Brésil.   artistique du film, que ce soit



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