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DANS L’ŒIL DE LA CAMÉRA






         « LA MÈRE DE TOUS
        LES MENSONGES »

        Le premier


        film marocain

        à décrocher


        l’étoile d’Or


        du FIFM





        FILM DOCUMENTAIRE EN LANGUE
        ARABE DE 2023, RÉALISÉ, ÉCRIT,
        PRODUIT ET MONTÉ PAR ASMAE
        EL MOUDIR, « LA MÈRE DE TOUS
        LES MENSONGES » EXPLORE LA
        RECHERCHE DE VÉRITÉ DE LA
        RÉALISATRICE DANS SON PASSÉ
        FAMILIAL, COMBINANT HISTOIRE
        PERSONNELLE ET NATIONALE.





                 e film a eu sa première mondiale   collective du quartier, en particulier avec
                 au 76e Festival de Cannes, où El   les émeutes du pain de Casablanca en 1981,
                 Moudir a remporté le prix « Un   qui ont abouti au massacre de nombreux
                 Certain Regard » du meilleur   habitants.
        Lréalisateur. Il a été sélectionné     Le tournage du film d’Asmae El Moudir
        comme candidature marocaine pour le    a duré huit ans au total. Sans aucune
        meilleur long-métrage international lors   archive de matériel visuel de son histoire
        de la 96e cérémonie des Oscars et a été l’un   familiale, elle a commencé à créer la sienne,
        des 15 films finalistes de la liste restreinte de   en tournant avec son petit appareil photo
        décembre.                              dès 2018. Elle s’est mise ensuite en quête
        Intriguée par le manque de photos      de financement pour une production plus
        personnelles de sa famille, la réalisatrice   importante. Asmae El Moudir et son père
        Asmae El Moudir apprend que sa grand-  ont passé huit mois à créer les modèles
        mère Zahra a strictement interdit la création   miniatures. Le tournage a duré trois mois
        d’images ou de photographies. Avec son   et s’est déroulé dans ce qu’elle appelle
        père Mohamed, ils créent un atelier de   « l’atelier » ou le « laboratoire ». Passant de
        figurines miniatures en argile qui recréent   2018 à 2021 à réaliser le film en laboratoire,
        la rue de son enfance dans le quartier de   El Moudir s’est finalement retrouvé avec
        Sebata, à Casablanca. Amis, voisins et, plus   500 heures de séquences.
        difficilement Zahra, sont amenés à l’atelier   El Moudir a passé trois ans à tenter de
        pour interagir avec les miniatures et réfléchir   convaincre sa grand-mère de participer au
        à leur passé. En enquêtant sur l’histoire de   film. Un tournant s’est produit lorsqu’elle
        sa famille, elle dévoile son lien avec l’histoire   a amené une actrice et a informé sa grand-



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