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Parlez-nous de votre parcours. Comment
êtes-vous devenue actrice ?
Je suis née au Maroc, dans les montagnes du
Rif, mais j’ai grandi entre mon pays et la France, Toute la richesse de cette
dans le quartier de Ménilmontant à Paris.
Enfant, j’ai fais beaucoup de théâtre, je me suis expérience d’actrice, est
formée dans une troupe de jeunes acteurs. J’ai
ensuite commencé à faire des castings, puis un
premier téléfiilm, « Sa raison d’être », en 2008, d’aller là où on ne nous
pour la télévision française. Cestes, c’était un
petit rôle, j’avais 16 ans à peine, mais cela a été attend pas.
un vrai déclic pour ma carrière, le fait de jouer
auprès d’acteurs professionnel qui ont été très
bienveillants vis à vis de moi, et surtout avec
le réalisateur, Bruno Bertand, qui m’a mise narration, les personnages féminins devraient
en confiance et encouragée dans cette voie. aller vers plus de profondeur, même si
les choses évoluent positivement.
Vous revenez ensuite au Maroc, pour
enchaîner trois grands films avec Narjiss En parlant de rôles « trash », on vous redécouvre
Nejjar (L’amante du Rif), Abdelhai Laraki dans La Damnée, d’Abel Dahan, où vous
(Les ailes de l’amour) et Nourredine Lakhmari campez le rôle de la sorcière Djeinaba …
(Zéro). Que retenez vous de ces expériences ? comment avez-vous vécu cette expérience dans
J’ai été très touchée de camper le premier rôle de le registre du fantastique et de l’horreur ?
« L’amante du Rif », de Narjiss Nejar, dans ma C’est la première fois en effet que j’interprète un
région d’origine, de renouer avec mon héritage personnage de ce type, avec une préparation très
identitaire, comme un retour aux sources. J’ai importante avec le réalisateur. Ça oblige à aller
beaucoup appris avec ces grands réalisateurs chercher des choses jamais exploitées dans aucun
marocains qui m’ont donné l’opportunité précédent rôle. C’est toute la richesse de cette
d’incarner des rôles importants. J’ai pu travailler expérience en tant qu’actrice, d’aller là où on ne
des personnages qui m’ont reconnecté à nous attend pas, de chercher dans des endroits,
ma propre culture et ouvert une perception à l’intérieur de nous-même, que l’on n’ose pas
beaucoup plus profonde du Maroc. J’ai pris explorer. C’était un vrai challenge pour moi.
conscience aussi de la chance d’avoir une double
identité culturelle, qui est une vraie richesse. Vous avez tourné une seconde fois avec le
réalisateur Abel Danan. Qu’est-ce qui vous
Vous retournez ensuite en Angleterre pour rapproche, votre lien à la culture marocaine ?
interpréter le rôle de Yusra, dans la série « « La Damnée » a été mon premier film avec Abel
The last post ». Est-ce que cette identité ne Danan, et nous avons en effet enchaîné avec un
vous confine pas à des rôles stéréotypés ? deuxième film, « Killer Influence », qui sort en ce
Ma double culture franco-marocaine n’est pas moment sur les plateforme Prime Vidéo et Apple
un frein, au contraire, c’est une richesse d’avoir TV. Notre amour du Maroc nous rapproche
en soi l’Orient et l’Occident, d’avoir les deux bien sûr, mais aussi notre complicité artistique.
perceptions, les deux visions, au niveau de Abel me fait totalement confiance. C’est aussi
l’adaptabilité, des narrations, et cela se répercute pour moi un jeune réalisateur de génie, très
dans l’interprétation des personnages. Je pense audacieux, avec un imaginaire très particulier.
avoir cette capacité de jouer à des niveaux de J’admire en lui cette capacité et ce courage de
profondeur différents, et c’est un grand avantage. mettre en avant sa perception du monde.
Vous avez dit, dans une ancienne La Damnée est sortie en France
interview, «j’aimerai jouer des rôles début octobre. Comment le film a été
trash… une junkie, une manipulatrice, accueilli par le public français ?
une tueuse en série… bref, une survivante Nous avons eu un très bel accueil, surtout
». Est-ce une forme d’engagement pour par la jeunesse. J’ai eu des échos très positifs.
l’image de la femme dans le cinéma ? Personne ne m’a reconnue dans le rôle de la
Oui, j’aime sortir des carcans et des sorcière (rires), ce qui prouve que le travail
stéréotypes féminins. Au niveau de la de transformation a bien fonctionné !
Cinenews Novembre-Décembre 2024